De l'amour et de la dignité au menu

Par: Isabelle Privé
Samedi dernier plusieurs membres de l'équipe ont fait une deuxième visite à l’Accueil Bonneau pour aider au service du repas. J'ai eu le privilège de participer à ce repas.

À l’Accueil Bonneau ce n'est pas qu'un repas qu'on sert à des "sans abris". L’Accueil Bonneau c'est de l'amour, de la fraternité de la générosité à son état pur.

Nous avons eu droit à une visite des lieux à notre arrivée et la "p'tite soeur" qui nous a fait visiter nous racontais toute l'histoire de ce lieu. Très organisé, on fournit des vêtements, on coupe les cheveux, on aide même à gérer un budget. Tous les vêtements sont lavés et repassés. C'est rodé au quart de tour comme on dit!

C'est beaucoup! Mais savez-vous ce qu'elle m'a dit qui fait le plus de bien au gens qui passent à l’Accueil? Ce n'est pas tant la soupe, la paire de bas où la coupe de cheveux. C'est l’accueil,  le sourire. Être vu.

Et je peux vous dire que c'est vrai. Mon rôle dans le service de samedi était de les accueillir, ramasser leur "billet" d'entrée (remis par un autre bénévole à l'entrée) et de leur donner un plateau pour que mes collègues fassent le service.  J'ai été impressionnée et touchée par la gentillesse et la politesse des gens qui sont passé devant moi. Avec des mains froides parce qu'il ne faisait pas chaud ce matin-là, ils ont pris le plateau que je leur tendait. Un regard, un sourire, un "merci". C'est simple, mais j'ai senti la fierté derrière tout ça. Et moi aussi j'étais fière. Parce que pour une fois, j'ai regardé plus loin que l'itinérant sur le coin de la rue. J'ai vu une personne comme moi, comme tout le monde.

Les soeurs qui gèrent l'Accueuil Bonneau nous ont remercié de notre bénévolat. C'est drôle, mais j'ai plus l'impression que c'est à nous à dire merci. Merci de nous avoir permis de participer à cet exercice d'amour, de fraternité et de nous rappeler qu'un simple sourire peut réchauffer autant qu'une bonne soupe. Une leçon de vie à retenir et à répéter! Et merci au projet  Kilimandjaro 2012 de me donner l'excuse que j'avais besoin pour faire le geste. Un autre sommet!