Voici la suite de mon récit sur notre aventure des Monts Jefferson et Washington (voir l’article publié le 14 juillet dernier)
Alors nous sommes le lendemain du périple du Mont Jefferson. Après une super bouffe, beaucoup de rires, de la bonne bière, nous arrivons à notre lodge au pied du Mont Washington. Bonne nouvelle, nous n’aurons pas à nous déplacer pour débuter notre randonnée du lendemain.
Une bonne douche et, au lit!
Le lendemain, je suis debout vers 6h30-7h00. Je rejoint mes coéquipiers à la salle à manger où un bon petit déjeuner nous attend. Je m’apperçoit que je ne suis pas la seule à avoir découvert de nouveaux muscles!
Nous sommes un peu anxieux car on ressent la fatigue de la veille. Bien que Mathieu, notre chef d’expédition, nous ait dit que la montée serait moins « technique » que le Mont Jefferson, quelque chose me dit que « moins technique » ne veut pas nécessairement dire « plus facile ».
Qu'à cela ne tienne, on part!
Après à peine 10 minutes de marche, on commence à monter. Et on monte. Et on monte! Après quelques heures de montée, je commence à entendre un certain bruit de fond du genre «Chus tanné de monter!!»… «Moi aussi!»… «Me semblait que ce devait être plus facile!»… «Ouain!»…
Heureusement, quelques minutes plus tard, on arrive devant un point de vue incroyable!
Encore une demie heure de montée et c’est la pause dîner! Quelle vue magnifique. Vraiment, quand on regarde tout ça, on se sent privilégié de pouvoir vivre ce moment avec nos amis.
Et on repart!
On emprunte un chemin rocailleux souvent à flanc de montagne. On est en montée mais le chemin est quand même moins escarpé qu’au Mont Jefferson.
Le but de la journée n’est pas de se rendre au sommet mais plutôt de faire le tour du ravin et de revenir en bas. C’est quand même une randonnée beaucoup plus longue que celle de la veille.
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Mais voilà que le ciel commence à s’ennuager. Pas grave, on est équipé! On a nos manteaux et nos pantalons en «Goretex». On est de bonne humeur, on est encouragé. Ça va bien.
À un moment donné, on arrive devant un champ de petits monticules de pierres que d'autres randonneurs ont fabriqué au fil des années. Il y en a partout. C’est magnifique! Encore une fois, le paysage nous ensorcelle!
À ce moment j’entends «Je viens de recevoir une goutte». « Moi aussi » dit quelqu’un d’autre.
On n’a pas le temps de dire autre chose que c’est le déluge!! Et c’est vraiment le déluge! Pas le temps de mettre nos manteaux, ni nos pantalons! Le vent s'est levé et nous brasse la cage. Le temps de le dire, mes bottes sont remplies d’eau! Le vent est si fort qu’on ne sait pas si c'est de la grêle ou de la pluie qui nous pince la peau.
Leçon à retenir : Manteau et pantalon de pluie doivent être facile d’accès!
Mathieu ne perds pas de temps et décide qu’il faut rebrousser chemin car, à cet endroit sur la montagne, si les conditions sont mauvaises, ça peut devenir très dangereux.
Quand la pluie cesse, On prend une pause pour se sécher un peu, changer de bas, mettre une tuque (oui oui, une tuque!) car le vent est fort et il fait froid.
On emprunte un chemin plus court pour le retour. Plus court veut aussi dire beaucoup plus escarpé qu’à la montée. Et, contrairement à la veille, la roche est mouillée, alors c’est beaucoup plus difficile pour la descente.
On descend ainsi pendant un kilomètre. Encore une fois, on est en petits groupes de 4-5 personnes. On s’encourage,on s'aide, on s’attend, on rit malgré tout. Mais on trouve ça dur.
Enfin, on arrive sur un terrain plus plat. Il s’agit d’un lit de rivière asséchée. On doit quand même être vigilants car c’est des grosses pierres sur lesquelles il faut marcher. On a en pour 5 km sur cette route rocailleuse.
Personnellement, j’ai trouvé cette partie du chemin de retour plus difficile que tout ce que j’ai pu faire jusque là! Les muscles n’en peuvent plus, les pieds font mal,
on a mal partout. Et le chemin n’en finit plus de finir! Cela m’a paru tellement long! Ce qui m’a tenu c’était la compagnie de mes coéquipiers. Je savais que je n’était pas seule! D’ailleurs, merci Lucie d’avoir tenu avec moi jusqu’au bout. Merci André d’avoir trouvé de l’eau de source pour remplir ma bouteille.
Je n’ai pas honte de le dire, arrivée en bas, quand j’ai vu mes amis qui étaient arrivés avant moi, et qui nous accueillaient, j’ai éclatée! Les larmes sont venues toute seule. Des larmes de fatigue, de fierté, de soulagement d’être arrivée.
Cette deuxième journée a été longue… et très éprouvante! Mais aussi tellement gratifiante!
Plus tard, Mathieu nous a confié que ce que nous avons vécu ressemblait aux grosses journées de marche que nous allons vivre au Kilimandjaro.
Et, c’est après une autre bonne bouffe au resto avec la gang, que cette aventure c’est terminée. Notre gros test est passé! Une autre étape de franchie avant la grande aventure. La dernière étape importante avant de prendre l'avion pour la Tanzanie.
Je suis tellement heureuse d’avoir eu la chance de vivre tout ça et de m'être poussée au-delà de ce que je croyais possible. D’avoir affronté mes peurs et d’en être sortie victorieuse. D’avoir vu de tels paysages. Et surtout, d’avoir vécu tout ça avec mes amis.
Kilimandjaro… nous sommes prêts!
Magnifique texte Isa !
RépondreEffacerJe suis contente de monter avec toi. Ta vision des choses est certainement un gros plus pour toute l'équipe et ton positivisme est dangereusement contagieux ! Go kili 2012 !